FAQ augmentation mammaire

L'augmentation mammaire par implants est une intervention qui apporte beaucoup sur le plan psychologique et esthétique. L'utilisation des prothèses mammaires engage néanmoins la femme sur le long terme. Aussi, il faut se poser les bonnes questions. Le Dr Fyad a colligé les principales questions entendues en consultation. Bonne lecture !

  • Quelle est la principale complication des prothèses mammaires ?

    La principale complication des prothèses mammaires est la ré-opération. Une nouvelle opération peut être nécessaire dans l'année qui suit pour une mauvaise position, une coque, ou pour une déformation du sein. Après quelques années, le changement de l'implant mammaire peut être nécessaire à cause d'une rupture, d'une coque, ou d'une visibilité. Une grossesse peut favoriser la visibilité des plis de la prothèse mammaire, de même que le vieillissement ou la perte de poids.
  • Quelle est la meilleure cicatrice pour une augmentation mammaire ?

    Il n'y a pas de bonne ou mauvaise cicatrice. Chacune a des avantages et des inconvénients, et chaque chirurgien a ses préférences. La cicatrice sous mammaire (dans le pli sous le sein) a l'avantage d'être cachée, de pouvoir être suffisamment longue pour introduire l'implant sans l'abîmer, et de permettre de contrôler tout saignement : le drain n'est plus indispensable. La cicatrice autour de l'aréole est très confortable pour le chirurgien : elle permet de voir parfaitement toute la loge de la prothèse. Par contre, la cicatrice peut parfois être trop visible (cicatrice blanche sur aréole foncée, cicatrice creusée). Lorsque l'aréole est petite, l'introduction de l'implant peut être difficile. La cicatrice axillaire (sous le bras) est très discrète. Par contre, le contrôle du saignement n'est pas aisé, à moins d'utiliser l'endoscopie. Le défaut classique de cette cicatrice est la remontée de l'implant vers le haut. En bref, il vaut mieux se fier à l'habitude du chirurgien : les cicatrices sont rarement un problème en cas d'augmentation mammaire.
  • Quand faudra-t-il changer mes implants ?

    Les implants mammaires peuvent rester en place indéfiniment, pourvu qu'ils soient bien supportés et qu'ils restent intacts. Il n'est donc pas nécessaire, ni recommandé de les changer tous les 10 ans. Dans 80% des cas, l'usure des prothèses mammaires passe inaperçue : il n'y a aucune douleur, et aucune modification extérieure du sein. La découverte est faite "au hasard" d'une échographie. Dans 20% des cas d'augmentation mammaire, la rupture ou l'usure de l'implant entraîne des signes extérieurs : douleurs d'un sein, déformation du sein en boule (coque), modification de la texture (sein très ferme), apparition de ganglions sous le bras. Au final, je recommande de faire une échographie des seins tous les 3 ans, en demandant au radiologue de bien examiner les prothèses mammaires. En cas de chirurgie esthétique des seins non prise en charge par la sécurité sociale, l'échographie sera payante. Si l'échographie est normale, les implants mammaires peuvent être conservés encore 3 ans, sauf si apparition de signes de coque. Si l'échographie est anormale (signes de rupture de l'implant mammaire), une confirmation par IRM sera demandée. En effet, l'échographie n'est pas fiable totalement.
  • Qu'est ce qu'une rupture intracapsulaire ?

    L'implant est constitué d'une enveloppe qui contient du gel de silicone. Lorsqu'on implante la prothèse mammaire, le corps fabrique un fin tissu cicatriciel qui l'entoure totalement : cette fine pellicule est appelée la capsule. La capsule périprothétique isole donc le corps (muscle pectoral et glande mammaire) de l'implant mammaire. En cas de rupture de l'enveloppe de l'implant, le gel de silicone peut sortir de l'enveloppe et venir remplir l'espace entre l'enveloppe et la capsule périprothétique. Si le gel reste confiné à l'intérieur de la capsule périprothétique, on parle de rupture intracapsulaire. Le gel n'entre pas en contact avec le corps. Le changement de la prothèse mammaire peut être programmé dans les mois à venir. Par contre, si le gel travers la capsule périprothétique, il peut se déplacer dans la glande mammaire, le muscle pectoral ou les ganglions de l'aisselle : c'est la rupture extracapsulaire. Il entraîne alors une réaction à corps étranger, avec la formation d'une boule, ou siliconome. Cette boule n'est pas dangereuse pour la santé, mais il faut quand même changer l'implant plus rapidement.
  • Qu'est ce qu'une coque ?

    La coque est l'épaississement et la rétraction de la capsule périprothétique. La capsule périprothétique est la fine membrane fabriquée par le corps autour de chaque implant mammaire, qui isole l'implant mammaire du reste du corps (muscle pectoral, glande mammaire). Sous l'action du vieillissement, de l'usure de l'enveloppe de l'implant (qui laisse passer du silicone), ou de la radiothérapie (pour traiter un cancer du sein), la capsule périprothétique va se rétracter. L'implant mammaire a moins de place puisqu'il est comprimé par la capsule : il est sous tension. Ainsi, le sein devient d'abord ferme, et parfois dur. La prothèse mammaire prend une forme en boule, et remonte dans le décolleté qui perd son naturel. La coque n'est pas grave ni dangereuse en soi. Elle peut parfois être suffisamment gênante pour nécessité une intervention d'agrandissement de la capsule.
  • Prothèse ronde ou prothèse anatomique ?

    Si vous aimez l'effet "push up", avec un décolleté pigeonnant, sans soutien-gorge : des implants mammaires ronds feront l'affaire. Si au contraire, vous préférez un décolleté "naturel", le choix de l'implant mammaire va dépendre du volume du sein, ainsi que de la forme et du volume de la prothèse mammaire. On peut avoir un résultat naturel du décolleté avec une prothèse mammaire ronde, si le sein est de bonnet B au départ, et si l'implant mammaire fait moins de 300 millilitres. Plus le sein au départ est petit (bonnet A) et plus l'implant est gros (300ml), plus la forme de l'implant sera importante pour le résultat !
  • Peut on allaiter, peut on être enceinte avec des implants mammaires ?

    Il n'y a aucun risque pour l'enfant, ni pour la la mère avec des implants mammaires en gel de silicone. L'allaitement est possible (puisque l'implant se trouve en arrière de la glande mammaire dans tous les cas). Pa contre, il est évident qu'une grossesse change toujours la texture du sein et de la peau. Cela peut avoir des conséquences esthétiques sur le sein.
  • Les nouvelles prothèses mammaires sont "à vie" : vrai ou faux ?

    Faux. On ne connait pas à l'avance, la durée de vie d'un implant mammaire. Je remplace chaque année des implants (pour usure) qui ont entre 2 (très rare) et 35 ans d'ancienneté ! En cas d'usure avant 10 ans, le fabriquant remplace l'implant mammaire abîmé et rembourse les frais de clinique.
  • Le silicone est il cancérigène ?

    Le silicone n'est pas cancérigène. C'est une matière synthétique qui n'est pas résorbée par l'organisme. A son contact, les tissus ont une réaction à corps étranger, avec une inflammation qui aboutit à une mise "sous cocon" : on parle de siliconome. Le siliconome est une "boule" de chair qui contient du gel de silicone. On peut le retrouver dans le sein ou dans les ganglions. Par contre, on a identifié depuis moins de 10 ans, un type de cancer rare développé au contact des implants mammaires : le lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants (LAGC-AI). Ce cancer concernerait 1 femme sur 200000 à 500000 porteuses d'implants mammaires. La rugosité de la prothèse mammaire pourrait être en cause.
  • Faut il changer les implants mammaires tous les 10 ans ?

    Non ! Il n'y a aucune recommandation officielle en ce sens. La seule recommandation officielle est de faire surveiller sa poitrine régulièrement. Pour ma part, je conseille une échographie tous les 3 ans. Tant que les prothèses mammaires sont intègres en échographie, on peut les conserver.
  • Comment se passe le changement d'un implant mammaire ?

    Lorsque l'implant est abîmé (confirmé par une IRM du sein), le changement de l'implant mammaire est recommandé. Il n'y a jamais d'urgence à le faire. Il est recommandé de changer la prothèse abîmée dans les 2 ans qui suivent le diagnostic, sauf en cas de rupture extracapsulaire. Le changement de l'implant mammaire est une intervention simple, indolore et rapide. Elle peut être réalisée en ambulatoire avec une reprise du travail le lendemain. La cicatrice de pose de l'implant est habituellement réutilisée pour le changement.
  • C'est mieux devant ou derrière le muscle ?

    Je pose les implants mammaires presque toujours derrière le muscle pectoral. La raison est surtout esthétique : chez une femme très mince, ou avec une très petite poitrine, le muscle pectoral cache la prothèse dans le décolleté. Pour pouvoir poser l'implant devant le muscle sans que l'implant ne se voie, il faut avoir une glande mammaire suffisamment épaisse. Or avec le vieillissement et avec les grossesses, la glande mammaire s'affine, et l'implant peut apparaître secondairement. Lorsque la prothèse mammaire est derrière le muscle pectoral, la mammographie est un peu plus simple à réaliser.